Fait-on vraiment du sport avec un vélo électrique ?

door | 5 okt 2022

Les vélos électriques sont en vogue et on le comprend : les trajets du quotidien sont plus rapides, plus “fun” et évitent d’arriver en sueur. Bonne nouvelle, même avec un moteur qui vous assiste, ces trajets augmentant suffisamment la fréquence respiratoire et cardiaque pour contribuer à la forme physique.

 

La force du vélo électrique

Si vous avez déjà essayé un VAE, vous avez du ressentir cette sensation très agréable d’avoir quelqu’un qui vous “pousse” derrière vous. Dès lors, on peut légitimement se poser la question de savoir si le cycliste fournit un effort suffisant pour faire travailler son métabolisme.

En fait, oui. Tout d’abord, n’oublions pas que le moteur du vélo ne se met en marche qu’à condition que vous pédaliez : le vélo n’avance pas tout seul. Sauf à choisir un speedbike, mais ce n’est plus le même objet (il tombe sous la réglementation du 2 roues motorisé : casque obligatoire, pas de pistes cyclables, etc.). Reste maintenant à quantifier cet effort.

 

Que veut dire “faire du sport” ?

Pour se maintenir en bonne santé, il faut faire du sport. De l’exercice, quoi. Précisément parce que l’activité physique va mettre en mouvement vos muscles et faire augmenter la fréquence cardiaque et respiratoire. Homme ou femme, pour profiter de ces bienfaits, on entend souvent qu’il est recommandé de pratiquer 30mn d’activité modérée par jour. Mais qu’est-ce qu’une activité modérée ?

Il y a une première manière (basique) de qualifier l’intensité de l’effort, c’est le test de la parole. Si vous pratiquez une activité d’intensité moyenne, c’est que vous devriez être en mesure de parler sans trop de difficulté. En revanche, si vous parvenez à chanter, c’est que l’activité n’est pas assez intense : vous êtes en-dessous. Dans l’autre sens, si vous reprenez votre souffle au bout de quelques mots quand vous parlez, c’est que votre activité est plutôt intense.

Il y a une deuxième méthode, plus fiable : la mesure du rythme cardiaque. Tout d’abord, calculez votre rythme cardiaque maximum en battements par minute (bpm). Si vous n’avez pas de montre connectée, on peut le retrouver simplement en soustrayant votre âge à 220. Un jeune adulte de 20 ans aura en moyenne une fréquence cardiaque maximum autour de 200, alors qu’un senior de 60 ans tournera plutôt autour de 160. Une activité modérée correspond alors à 50% à 70% de ce rythme maximum, soit 100 à 140 battements par minute pour un(e) jeune de 20 ans, et 80 à 112 battements par minute pour un(e) soixantenaire.

 

Alors, est-ce que le VAE fait maigrir ?

Une étude américaine (université de Miami à Oxford, Ohio) publié en 2021 a élaboré un protocole de test sur 30 cyclistes recrutés dans la région, âgés de 19 à 61 ans. Ils ont réalisé un même trajet urbain d’un peu moins de 5km avec un vélo mécanique et un vélo électrique. Ils ont constaté que pour la plupart d’entre eux (j’y reviens juste après), faire du VAE, même avec son moteur qui vous aide, le cycliste va augmenter suffisamment sa fréquence cardiaque pour que l’effort soit qualifié d’intensité modéré, et donc que l’impact sur votre santé soit efficace.

En revanche, bien sûr, pour les personnes sportives qui ont un physique d’athlète, l’effort demandé n’est pas suffisant pour faire augmenter leur rythme cardiaque de sorte que l’effort soit qualifié d’intensité modérée.

Autrement dit, sauf pour les personnes avec des capacités sportives au-dessus de la moyenne, la pratique du VAE va impacter positivement votre santé. Et, par extension, c’est une activité idéale pour ceux qui souhaitent revenir à une pratique sportive en douceur.

Pour compléter , j’ai demandé à mes collègues, ici chez IWEECH, quelle était la dépense calorique moyenne de nos utilisateurs lors de leurs trajets à vélo. Le résultat est intéressant : en moyenne, sur un trajet mixte urbain (un peu de plat, un peu de dénivelé) un cycliste IWEECH dépense environ 260kcal / h quand il est en mode FreeRide (c’est-à-dire en mode normal). La dépense grimpe à 410kcal / h sur les trajets en mode éco. Bien sûr, ces données sont des moyennes, et le terrain et les conditions de ride (vent, etc.) impactent ce chiffre.

 

Un changement d’habitude positif

En parallèle de la comparaison stricte d’un trajet entre le vélo mécanique et le vélo électrique, il faut aussi regarder les effets de bord positifs de l’utilisation du VAE pour vos trajets quotidiens. D’abord, on gagne en confiance et le cercle est vertueux : plus vous pratiquez, plus vous êtes à l’aise, et plus vous allez utiliser votre vélo régulièrement, même si la distance à parcourir est significative.

Par ailleurs, on aborde des côtes ou des passages difficiles en VAE (donc générateur de plus d’intensité), qu’on aurait mis de côté en vélo sans assistance.

Pour les auteurs de l’étude citée plus haut, qui ont aussi analysé le ressenti des cyclistes : “les vélos à assistance électrique peuvent surmonter les obstacles au transport actif (c’est-à-dire quand c’est vous qui faites l’effort, pour partie au moins), être bénéfiques pour la santé cardiométabolique et constituer une option de transport écologique.”

Et pour aller plus loin, chez IWEECH nous avons sorti une fonctionnalité à l’été 2022 qui va vous aider à encore mieux quantifier l’effort : IWEECH Fitness. Le principe est simple : vous décidez d’un objectif de dépense calorique hebdomadaire sur la base de votre dépense moyenne (déjà calculée dans l’app), et l’intelligence va piloter l’assistance du vélo pour atteindre cet objectif à l’issue de la semaine. Dans l’application, vous retrouverez ainsi votre évolution semaine après semaine de vos efforts.

Sport et vélo électrique : une question d’usage et de modèles ?

Une autre étude, américaine elle aussi, réalisée au sein de la Brigham Young University dans l’Utah (une région montagneuse où le VTT électrique a pris de l’ampleur) a évalué l’intensité de l’effort des mountain biker en VTT électrique et en VTT mécanique classique. Ils montrent que les utilisateurs de vélos électriques roulent avec une intensité d’activité similaire à celle des vélos traditionnels.

Concrètement, quand ils utilisent un e-MTB sur la boucle d’étude de 9,6km avec un dénivelé de 213m, les sujets ont atteint 94 % de la fréquence cardiaque moyenne qu’ils ont atteinte sur un vélo sans assistance, soit dans les deux cas une zone d’intensité cardiaque haute.

En d’autres termes, ils ont pédalé dur, même si le vélo électrique leur a enlevé de l’effort à fournir. Il est intéressant de noter que le niveau d’effort perçu était plus faible sur le vélo électrique et, bien sûr, qu’ils ont roulé plus vite et terminé la boucle plus rapidement. L’usage d’un moteur électrique ne change donc pas la capacité à vous faire faire de l’exercice, mais cela vous permet d’aller plus loin, plus vite et plus fort.

Du vélo électrique aux Jeux Olympiques ?

Oui, les vélos électriques sont présents aux Jeux olympiques depuis Rio 2016 !

D’accord, ils ne sont pas utilisés directement dans une discipline de compétition, mais ils sont utilisés dans l’une d’elle : l’épreuve de keirin de cyclisme sur piste, pour donner le rythme aux athlètes-cyclistes.

Le vélo “lièvre” (anciennement un cyclomoteur ou une moto à essence) donne le rythme aux coureurs cyclistes et augmente progressivement de 25 à 50 km/h pendant 5 tours et demi, avant de se retirer sur le côté et de laisser les coureurs cyclistes s’affronter pendant les 2 tours et demi restants.